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Voyages intérieurs

Périple en mon île intérieure...
Expo affiches militantes

Exposition de 21 affiches à Plessé

En 21 illustrations exposées jusqu’au 30 janvier sur les murs de la médiathèque de Plessé, Kler Roger, 38 ans, s’est dévoilé pour la première fois en dehors de la toile numérique. Rencontre avec ce graphiste indépendant, également web master, qui a choisi le dessin pour défendre ses pensées et ses causes humanitaires, « mais surtout pour susciter de l’émotion ». Rien d’étonnant alors que l’une de ses œuvres est affichée, en grand format, dans le couloir de l’internat du lycée pour lequel il travaille en tant qu’Assistant d’éducation. Propos recueillis par Nolwenn Huchet pour Les Infos du Pays de Redon.

Comment est née cette collection d’illustrations grand format ? 

Kler Roger : Cette collection est née pendant le premier confinement, en mars 2020. J’y raconte le cheminement d’un humain explorant les dangereuses forêts de la vie. Cette quête qui m’entraîne vers des contrées sauvages, oniriques et sensiblement révoltées.

Une première exposition pour le graphiste que vous êtes : qu’en ressentez-vous ?

Oui, c’est la première fois que j’expose mon travail. D’habitude, on peut voir mes illustrations sur mon site internet et sur mes tee-shirts. Avec cette exposition, pour la première fois, je vais conserver une trace de mes illustrations, et puis tout le monde n’a pas accès à Internet ! J’ai eu de bons retours, même d’une enfant de 9 ans qui a écrit un message très touchant dans le livre d’or, indiquant que « c’est très beau, et qu’il faut beaucoup d’imagination pour faire cela ». Je suis ravi de ce genre de réactions, car j’ai envie que mon travail suscite de l’émotion. Si ça peut illuminer le cœur des visiteurs !

Justement, cette collection est née dans une période critique. Votre œuvre est souvent teintée de messages.

En effet, mon premier dessin, dès mars, est celui titré « Restez chez vous ». Et j’ai continué jusqu’en juillet-août. Cela est venu petit à petit. Il m’arrive régulièrement de réaliser des illustrations pour des causes qui me touchent comme l’humain, l’environnement, le vivant… Par exemple, la situation de la tribu des Lakotas en Amérique m’a fait réaliser un dessin que je leur ai transmis ensuite. Lorsqu’ils ont reçu mon dessin, ils ont été agréablement surpris ! Je réponds aussi à la demande de collectifs. Sur mon site internet, on peut d’ailleurs voir une certaine globalité de mon travail : entre mes écrits, un carnet de voyage et les tee-shirts sur lesquels sont reproduites mes illustrations, imprimées essentiellement sur des textiles et avec des encres biodégradables. D’ailleurs, je suis ravi à l’idée d’avoir cette galerie vivante de par le monde (sourire). Ainsi, sur le site, on retrouve une ligne, un style, malgré les différences de sujets traités. Ma volonté est de conserver une cohérence (co-errance) et de suivre un cheminement qui correspond à mes causes.

Comment travaillez-vous ? Quelles sont vos inspirations ?

Je dessine toujours sur papier, sur un carnet de croquis, en noir et blanc. Ce qui paraît étonnant au regard de cette exposition ! Ensuite, je numérise sur ordinateur, à la souris ou sur tablette, ces dessins où je peux également jouer avec les mots. Je m’inspire d’artistes comme Sergio Toppi, Escher, Mohlitz, Bilal, Christin et Mézières. Mais aussi de l’architecte autrichien Hundertwasser, sans oublier un certain Louis Roger… Mon papa qui était artiste peintre, graveur et cinéaste. On peut dire que j’ai baigné dedans dès mon plus jeune âge, entre les cours académiques de dessin avec mon père, jusque dans mes études pour obtenir un Bac Artisanat des métiers d’art.

L’art fait donc partie de votre quotidien ?

J’ai vécu à Nantes, Bordeaux, Lorient avant de revenir vivre à Plessé en 2018. Graphiste indépendant et webmaster à mon compte, je suis également assistant d’éducation au lycée redonnais Beaumont. C’est un choix, car je voulais aussi transmettre aux jeunes, leur proposer des projets, moi qui aime les mots, les pensées, et les retranscrire. J’essaye de faire découvrir cela aux élèves par le biais d’un journal scolaire par exemple. Avant les vacances, j’avais commencé à dessiner certains d’entre eux qui ont alors été très touchés. Je leur ai donné ces dessins que j’ai aussi diffusés sur le site internet du lycée. Avec mes collègues, on a lancé ensuite un concours d’affiches pour que les élèves se présentent, avec techniques et formats libres. Bref, j’arrive à transmettre ma passion et cela me plaît ! Pourquoi pas dans une prochaine exposition, toujours dans le Pays de Redon ?